Sur la commune d'Accons, le château de La Mothe domine la route du Cheylard à Mézilhac. Il a fait l'objet de visites de la Sauvegarde en 1958, 1978 et 2007.
M. Saléon-Terras, actuel propriétaire, nous fait les honneurs de cette magnifique demeure, qui est plus une place forte qu'un château. Très bien restauré après l'incendie de 1944, l'édifice a reçu une toiture qui conservera ce bel ensemble. Ce château, modèle de l'architecture militaire des xve et xvie siècles, est souvent cité pour ses bretèches et échauguettes, dont la décoration de bossages vermiculés souligne l'appareil défensif très étudié.
(C. R. du 16 septembre 1958)
Le château de la Motte |
Le château fut longtemps la propriété de la famille Bayle de La Motte, de laquelle relevait la charge de bailli de Brion, dont la baronnie avait droit de siéger aux États du Vivarais, États qui se tinrent pour la première fois à Villeneuve-de-Berg en 1422. Jean de La Motte ayant acquis cette baronnie en 1635, convoqua en 1651 les États du Vivarais au Cheylard, où ils se réunirent au grand complet en dépit d'un ordre de cachet du roi. Plus ou moins sensible aux idées de la Réforme, il eut cependant le mérite d'accueillir avec la même sympathie que les populations des Boutières François Régis, qui sut les convaincre qu'avoir accepté la Réforme sans même vouloir se réformer les avait fait sombrer dans le laisser-aller. On en eut la confirmation lorsqu'en 1640 se répandit partout la nouvelle : « le Saint est mort ». On retrouve le souvenir de saint Régis dans la vallée de l'Eyrieux, au « château » du pont de Chervil, où une chapelle lui est dédiée.
On distingue bien les rainures dans lesquelles se mouvaient les bras de relevage du pont-levis, ainsi que l'échauguette d'angle |
Le fils de Jean de La Motte va, sur les conseils de son épouse, entreprendre la fondation du couvent de Saint-Joseph, au Cheylard, effectuer la donation d'une maison aux Pères Jésuites ainsi qu'une rente annuelle pour les frais de mission.
Une cascade
d'héritages et de ventes a fait échoir
en 1818 les terres et le château de La Motte à M. Chauveau, alors
maire du Cheylard. Par suite d'alliances, le domaine est aujourd'hui propriété de
la famille Saléon-Terras.
Le château de la Mothe a été en partie
incendié en 1944 au moment des combats entre la Résistance et les
Allemands.
Cette énorme construction, prolongée par une terrasse qui surplombe la vallée, est accessible par une porte où se voient encore les rainures destinées à recevoir les bras de relevage d'un pont-levis qui devait enjamber un fossé aujourd'hui assez indistinct. La cour intérieure offre l'élégante façade du corps de logis, avec une tourelle et de belles fenêtres. Elle est close par une courtine qui la relie aux vastes communs, elle-même prolongée par un saillant de flanquement avec une échauguette d'angle. La façade ouest, la moins protégée par la configuration du terrain, comporte deux grosses tours d'angle reliées par un chemin de ronde intérieur, le tout hérissé de bretèches (on en compte treize).
(C.R. du 21 mai 1978 et du 29 mars 2007)
Le 29 mars 2007, en l'absence regrettée des propriétaires du château, la famille Saléon-Terras, la présentation nous en fut faite par le père Michel Extra, ancien curé de Mariac.