Du château de La Tourrette, forteresse médiévale proche de Vernoux-en-Vivarais, ne subsistent que des vestiges. En revanche, non loin de là, la maison forte de Collans est très bien conservée. Ces deux édifices ont fait l'objet, en même temps que les ruines du château de Crussol, d'une visite organisée dans le cadre du colloque « Châteaux et maisons fortes au Moyen Âge » tenu au château de Crozat, à Alboussière, les 7 et 8 septembre 2013.
Château de La Tourrette - Vestiges du donjon |
Le plateau de Vernoux présente au sud, du côté de
l'Eyrieux, deux « portes d'accès » principales. La plus
importante est celle de Chalencon. La seconde est celle
des gorges de la
Dunière et de l'Eve.
Dans un site sauvage,
dominant ces
gorges, une pointe
rocheuse en commandait
le passage
par ses défenses
naturelles.
Le château de La
Tourrette est un
exemple type des
forteresses médiévales
du Vivarais : bâti
sur un éperon
rocheux escarpé, il
est entouré sur trois
côtés par des à-pics
de forts dénivelés
naturels. On ne pouvait
y accéder qu'en
franchissant un système
de double
pont-levis reliant le
donjon quadrangulaire à une cour en terrasse, sur laquelle a été construite
aux xve - xvie siècles une maison forte ou corps de garde à vocation militaire très affirmée. Elle est implantée, en
position de barrage devant le fossé sec protégeant le château,
avec de nombreuses et très diverses ouvertures de
tir pratiquées sur trois côtés.
La terrasse se prolonge en dehors sur presque 100 mètres,
soutenue par un imposant mur de pierres sèches terminé
à l'angle par la base d'une échauguette en
encorbellement.
Un dispositif de protection s'élevait à l'avant du donjon
en direction du confluent de l'Eve et de la Dunière, dont
on retrouve les vestiges et deux tours rondes.
La tradition veut que les Sarrasins y aient construit le
premier ouvrage de défense ! Le début de la construction
de l'édifice actuel remonte aux xiiie - xive siècles. C'est en
1240 que l'on trouve trace de la première famille du nom
de La Tourrette. En 1740, la famille de La Tourrette quitta
le château pour s'installer à Tournon, puis le vendit en
1817. Il servit peu après de carrière de pierres avant d'être
racheté en 1848 par la famille.
La restauration de la maison forte a été entreprise à partir
de la fin de 1997.
Collans |
Four à Collans |
Collans est une maison forte ardéchoise d'époque
moyennâgeuse. Elle est composée d'éléments de
plusieures périodes : d'une salle des gardes au rez-dechaussée
datée du xiie siècle, de deux tours reliées par
une courtine du xive, et d'un corps de bâtiment du xviie.
La façade sud permet de suivre l'évolution des évènements à travers le temps. Tout d'abord une période
austère et défensive incarnée par des meurtrières, puis
par des archères et canonières, et une période de détente
par l'apparition de fenêtres à meneaux (dont on peut
distinguer un reste dans la partie centrale de la courtine),
puis par la suite des ouvertures classiques.
Cette maison forte a joué un rôle important dans les
troubles de la fin du Moyen-Âge (guerre de Cent Ans,
compagnies de routiers), et par la suite les guerres de
Religion.
Collans a toujours été qualifié de seigneurie dans tous les
actes datant
du xiiie au
xviiie siècle.
Sur le plan de
la suzeraineté,
le fief de
Collans relevait
du mandement
de la
baronnie de
Chalencon.
Depuis 1989,
Collans est la
propriété de
M. et Mme
Engelhard.
Gonzague de La Tourrette