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Chapelle Notre-Dame de Chalon (Bourg-Saint-Andéol)

chapelle ND de Chalon

C'est au milieu des chênes verts du bois du Laoul, à quelques kilomètres au-dessus de Bourg-Saint-Andéol, que se cache la chapelle Notre-Dame de Chalon qui a conservé tout son caractère malgré les restaurations et sans doute les reconstructions dont elle a dû être l'objet. La travée occidentale en particulier, bâtie dans un appareil différent, paraît être un ajout.

vue ext&ecute;rieure de la chapelle vue intérieure de la chapelle

Nous retrouvons bien à l'intérieur l'architecture typique de nombre de nos petites églises rurales du Vivarais méridional, avec une nef unique dont la voûte en berceau est soutenue par de puissants arcs doubleaux s'appuyant sur des pilastres par l'intermédiaire de simples impostes, une travée de chœur, les murs renforcés par des arcs de décharge et une petite abside semi-circulaire, plus basse que la nef, voûtée en cul-de-four. Deux chapelles latérales ont été rajoutées ultérieurement.

Plusieurs inscriptions lapidaires sont encastrées dans la façade occidentale et une autre à l'extérieur de l'abside.

épitaphe de Garibert

Épitaphe d'Étienne Garibert

Épitaphe d'Étienne Garibert

Dans la façade d'abord, une longue inscription en vers léonins* par laquelle les chanoines de Saint-Ruf qui desservaient la chapelle rendent hommage à un certain Étienne Garibert qui mourut en leur léguant tous ses biens. D'après le Corpus des inscriptions de la France médiévale, la traduction en est la suivante :
« Le neuvième jour d'un agréable mois d'avril brillait lorsque nous fumes informés du trépas d'Étienne Garibert. En ce petit monastère il abandonna tout pour le Christ. Ainsi en sa bonté donna-t-il tout ce qu'il possédait aux gens de bien habitant en ce lieu et remit-il aux chanoines vivant sous la règle à Chalon le nécessaire pour que, grâce à ses dons, ils puissent servir ici comme il est de raison. Que le Christ lui fasse don d'un saint repos. Amen. »
Le donateur, lié à une famille bien attestée à Bourg-Saint-Andéol, mourut apparemment loin de Chalon mais rien n'indique que ce fut à la croisade comme l'a supposé l'abbé Paradis. Par ailleurs, la date de cet évènement n'est pas indiqué par l'inscription ; l'abbé Paradis a pensé que la date 1121 serait cachée dans le mot HABILIS en attribuant une valeur numérique à chacune de ses lettres, mais cette interprétation ne semble pas pouvoir être retenue. Pour les auteurs du Corpus des inscriptions de la France médiévale, cette épitaphe a vraisemblablement été gravée vers 1140.
Enfin, on a voulu voir dans ce texte l'acte fondateur de la chapelle ; c'est possible, mais rien ne l'indique.

* Des vers léonins sont des vers dont les deux hémistiches riment ensemble.

Trois autres épitaphes

Deux autres épitaphes sont encastrées dans la façade occidentale, celle d'un certain Willelmus (Guillaume) et de Pierre Bernard, chanoine et prêtre de Saint-Ruf. Une troisième au bas du chevet est celle du premier prieur et fondateur de la chapelle.
On pourra trouver une étude détaillée de ces inscriptions dans le Corpus des inscriptions de la France médiévale.

Sources