Juchée sur le rocher du Rocheyrol
qui domine un méandre du
Chassezac, l'église des Salelles, une des rares églises gothiques d'Ardèche, a été classée
Monument historique en 1907.
Elle est construite sur
l'emplacement d'une église
romane dont il reste des vestiges.
Les travaux, commencés à la fin
du xve siècle, sont achevés en
1501. Le portail, le porche et le
clocher datent de la première
moitié du xvie siècle, la tribune
du fond de 1778, la sacristie de
1841.
C'est une église de vastes
dimensions (20 mètres de long, 7 mètres de large et
9 mètres de hauteur pour la nef), en grès local sans liant
visible. Le toit est couvert de lauzes de schiste.
C'est une œuvre de la Renaissance où le style gothique
flamboyant s'affine :
- à l'intérieur, dans chaque travée, par les arcs jaillissant
des piliers sans chapiteaux, par les croisées d'ogive en arc
brisé se rencontrant à la clé de voûte, par les arcs
formerets fins s'encastrant dans les murs ;
- à l'extérieur, par l'absence de contreforts avec des murs
verticaux donnant une impression de grande légèreté.
Le plan est en croix latine avec un chevet plat. La nef
comprend trois travées de mêmes dimensions séparées par
des arcs doubleaux. Sur sa partie orientale, s'ouvrent deux
grandes chapelles dont les voûtes sont plus basses que
celle de la nef :
- celle du nord sous le patronage de la Vierge ;
- celle du sud, sous celui de saint Blaise. On peut y voir les
armoiries et la devise de Sébastien Joyeuse1 sur le mur sud
et, sur le mur de l'autel, des fresques représentant le
martyre de saint Sébastien.
De nombreuses marques de tâcherons sont visibles à
l'extérieur sur le mur est de la grande chapelle sud et sur
les murs est et sud du chœur.
La porte d'entrée, ouvrant dans la travée occidentale de la
nef, est encadrée par des arcs en accolade comme à l'église
de Gravières.
Au-dessus de l'entrée, on voit
deux écus avec à gauche
l'inscription IHS et à droite l'alpha et l'oméga.
Le porche est voûté par une
croisée d'ogive et les arcs
formerets se terminent par des
culots sculptés.
À droite en entrant, la chapelle
Saint-Antoine, voûtée par une
croisée d'ogive, est éclairée par
un gros œil de boeuf.
Le clocher-tour, de taille modeste
(17 m), comprend de bas en haut le porche, une pièce
voûtée, l'étage des cloches et, au sommet, une pièce
fermée et un chemin de ronde reposant sur des
mâchicoulis, partie construite par les Monuments
Historiques en 1913. Le tout est coiffé par un toit à quatre
pans où reste une gargouille avec une tête de lézard. À l'étage des cloches, il y a quatre baies dont deux sont
géminées. L'unique cloche, de 480 kg, date de 1841. À l'ouest du clocher, un escalier en colimaçon dessert la
tribune et l’accès à la cloche.
1 -D'après J. Schnetzler (La Viste, n°9, 2001), la famille de Sébastien Joyeuse, établie au Dujal sur le territoire de la paroisse, jouait aux petits seigneurs et affirmait sa mainmise sur cette chapelle dans laquelle ils étaient inhumés malgré l'interdiction des autorités tant ecclésiastiques que laïques.
Visite de la Sauvegarde mars 2017