Église de Saint-Just - Le chevet roman, en grande partie masqué par des constructions ultérieures. Remarquer le tambour octogonal qui couvre la coupole, surmonté au xviie siècle d'un clocher carré. |
Le village de Saint-Just d'Ardèche, à l'extrême sud de notre département, possède une église intéressante, dont l'origine remonte loin dans le temps puisqu'elle est-déjà mentionnée dans un diplôme de Charles le Chauve datant de 877, qui confirme un certain nombre de possessions de l'église de Viviers. (cf. Mazon A., Quelques notes sur l'origine des églises du Vivarais, Privas, 1893, rééd. Valence, La Bouquinerie, 2000)
Cet édifice primitif a été reconstruit au xiie siècle dans le style dit « bénédictin », en forme de croix latine, avec une nef unique terminée par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, un transept débordant et une coupole sur la croisée.
Toiture de l'église romane |
Façade méridionale. Remarquer la corniche qui court sur le mur méridional de la nef et du transept; qui marque la limite de la construction romane |
Cette construction romane a été conservée, mais elle n'apparaît guère de l'extérieur, car l"édifice a subi, à plusieurs reprises, d'importantes transformations.
En particulier, les murs ont été surélevés pour supporter une nouvelle toiture, sans doute à cause de défauts d'étanchéité de celle d'origine. De l'extérieur, on se rend facilement compte de l'importance de cette opération, la corniche qui court sur le mur méridional de la nef et du transept marquant la limite de la construction romane. Il en est de même sur le mur nord du transept.
Montons dans les combles. Au-dessous de la nouvelle toiture, l'ancienne, en lauses calcaires, a été conservée. On voit aussi le tambour octogonal en pierres de taille qui couvre la coupole de la croisée du transept.
Redescendons.
Le portail méridional |
Le chevet triabsidial, en grande partie masqué par des constructions adventices |
Dans le mur méridional s'ouvre le portail roman très simple. À sa droite, on remarque une des deux chapelles qui ont été ajoutées de part et d'autre de la deuxième travée de la nef. Le chevet triabsidial est en grande partie masqué par des constructions adventices. Ce que l'on peut encore en voir a, de toute évidence, été modifié et surélevé. Mais on voit bien, dépassant du nouveau toit, le tambour octogonal au-dessus de la croisée du transept, sur lequel on a posé, au xviie siècle, un clocher carré.
L'abside centrale voûtée en cul de four |
La coupole sur trompes |
L’intérieur de cette église a heureusement été mieux respecté que son architecture extérieure. En forme de « croix latine », avec sa nef de deux travées couverte d'un berceau légèrement brisé, son transept débordant avec trois absides semi-circulaires voûtées en cul-de-four, sa coupole octogonale sur trompes surmontée, nous l’avons vu, d’un tambour octogonal, nous sommes bien en présence d'un édifice roman de style bénédictin parfaitement conservé. Il s'apparente notamment à l'église de Larnas.
Paul Bousquet