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ÉGLISE SAINT-VICTOR D'ISSARLÈS

Restauration du porche

La municipalité d'Issarlès, avec le concours de la Sauvegarde, a fait réaliser, en septembre 2013, la restauration du porche de l'église.
Le résultat de ces travaux est présenté ci-après.

Quelques mots d’histoire

À l’époque carolingienne, Issarlès était le siège d’une des vigueries du comté de Vivarais, l’une des deux du Plateau avec Pradelles.
Ce devait donc être un village d’une certaine importance. Il est dit dans le cartulaire de Saint-Chaffre qu’en 955 un noble Étienne donna diverses terres à l’abbaye et que « toutes ces terres sont situées au Pays du Vivarais, dans la vicairie d’Issarlès. »1 Mais il s’agissait là de dons de terres et non d’église. L’église d’Issarlès n’a, en effet, jamais appartenu à Saint-Chaffre. C’était celle d’un prieuré dépendant du chapitre cathédral de N.D. du Puy ; à plusieurs reprises les seigneurs du lieu, les Mercœur, puis les Géorand, rendirent hommage à l’évêque du Puy pour leurs possessions dans la région. Cette dépendance est encore attestée au xviiie siècle et dura donc probablement jusqu’à la Révolution. Au xvie siècle l’édifice subit des dommages du fait des guerres de Religion ; nous les évoquerons ci-après.

Visite de l'église

Vue extérieure

église d'Issarlès

Le chevet est une construction de style néogothique datant du xixe siècle. Observons ensuite le mur du bas-côté nord. Entourée de deux parties datant aussi du xixe siècle, on remarque au centre une partie plus ancienne qui correspond à une chapelle d’époque gothique, peut-être du xive siècle, avec sa fenêtre de style flamboyant ; on distingue bien les traces de reprise.
La façade occidentale et les deux clochers-tours sont également du xixe siècle. En effet, entre 1850 et 1860, on procéda à l’agrandissement de l’église, ce qui consista d’une part à créer deux collatéraux, d’autre part à déplacer la façade occidentale de trois mètres, ce qui permit d’aménager deux tribunes superposées.
Heureusement, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs, le porche roman a été conservé et donc simplement avancé de trois mètres.
En revanche le clocher-mur qui, paraît-il, était ici pourvu de trois cloches, n’a pas survécu.
Le porche, qui a fait l’objet en 2013 d’une restauration à laquelle a contribué la Sauvegarde, présente beaucoup d’analogies avec celui de l’église de Coucouron, mais en plus simple. Deux larges voussures reposent sur des colonnettes aux chapiteaux sculptés. L’ensemble est entouré d’une archivolte elle aussi ornée de motifs sculptés ; malgré l’usure de la pierre, un tuf volcanique rougeâtre, et une facture semble-t-il assez fruste, on peut y distinguer des animaux affrontés et des rinceaux de feuillage. Deux des chapiteaux sont ornés de larges feuilles d’acanthe ; sur l’angle du troisième, un visage humain arbore une longue barbe de feuillage ; le quatrième est historié, mais très altéré ; on distingue d’un côté un personnage courbé et un masque entouré de rayons, l’autre côté est pratiquement illisible.

le porche chapiteau du porche
chapiteau du porche

Le porche roman

Croix sur la place du village

Croix sur la place du village

Intérieur

La nef unique de l’édifice roman, bâtie en pierre volcanique rouge, a été conservée et forme la nef centrale de l’église actuelle. Elle comporte deux travées voûtées en berceau et séparées par un robuste arc doubleau supporté par des colonnes engagées coiffées de chapiteaux vigoureusement sculptés. Assez tôt, sans doute au XIVe siècle, on a ajouté du côté nord une chapelle latérale voûtée d’ogives, dont nous avons remarqué de l’extérieur la fenêtre de style gothique flamboyant ; elle était consacrée à la Vierge.
En 1582, les troupes protestantes de François de Coligny - le fils de l’amiral -, passant par là en route pour les Flandres, incendièrent l’église. On pense que, comme souvent, c’est le chœur qui a été détruit, mais il fut rapidement réparé puisque, dès l’année suivante, Nicolas de Vesc rapporte que l’église « est de nouveau couverte et icelle trouvée en assez bon et deu estat. » C’est donc de cette époque que doit dater la travée de choeur de style gothique et celle qui la prolonge au sud, qui servit de sacristie jusque vers 1850. L’abside en revanche date du xixe siècle ; on pense que lors de la reconstruction du chœur à la fin du xvie siècle, on ne refit pas d’abside et que l’on se contenta de fermer l’édifice par un mur droit dont on devine encore les traces de part et d’autre de l’autel.
En 1843, c’est l’évêque, Mgr Guibert, venu donner le sacrement de confirmation, qui indique au Conseil de Fabrique qu’il est nécessaire d’agrandir l’église devenue trop petite pour accueillir toute la population qui était alors de l’ordre de 1 600 personnes, époque où Le Lac faisait encore partie de la commune et de la paroisse d’Issarlès. Cet agrandissement fut terminé en 1860. Il consista essentiellement à créer deux bas-côtés, mais, comme on l’a dit, on allongea aussi l’édifice de quelques mètres vers l’ouest pour aménager une tribune et on éleva deux tours à la place du clocher mur initial. Enfin, on construisit le chevet actuel, de style néogothique.
À la fin des années 1960, d’importants travaux de rénovation furent entrepris à l’initiative du père Louis Fraisse qui fut curé de la paroisse de 1961 à 1993 : réfection de la toiture, décapage des murs intérieurs, construction du mur supportant le devant de la tribune, chauffage, etc. De nombreux paroissiens participèrent bénévolement à certains de ces travaux.

Paul Bousquet

(Visite du 21 juillet 2013)

église d'Issarlès la nef romane église d'Issarlès chapiteau de la nef église d'Issarlès chapiteau de la nef

La nef romane


Travaux de restauration réalisés en septembre 2013 avec l'aide de la Sauvegarde

Le portail, dont les sculptures avaient subi l'injure du temps, a fait l'objet d'un très bon travail de restauration dont on peut apprécier le résultat sur les images ci-dessous.

porche de l'église d'Issarlès avant restauration

Avant...

porche de l'église d'Issarlès après restauration

Après

porche de l'église d'Issarlès après restauration