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USCLADES (Commune d'Usclades-et-Rieutord)

Vue aérienne d'Usclades

Usclades

Un peu d'Histoire1

D'après le cartulaire de l'abbaye de Mazan, le village « des Usclades » comprenait au xiie siècle deux mas, le mas des Mottos et le mas des Garris, réunis sous le nom le plus ancien du village, le mas des Usclades. En 1209, nous dit le cartulaire, Pierre Ithier, seigneur de Géorand, vendit à l'abbé de Mazan la manse, le terroir des Usclades, avec tous les droits y attachés. À cette époque, une cour de justice fonctionnait à Usclades ; les officiers du seigneur de Géorand et de l'abbé de Mazan y exerçaient la basse, la moyenne et la haute justice par indivis. Les fourches patibulaires, instruments de supplice, étaient placées sur le territoire des Usclades aux limites du pouvoir de juridiction du seigneur et de l'abbé ; ces potences étaient en forme de croix ; ceux qui avaient encouru le châtiment pour affaire très grave et qui étaient du ressort de l'abbé étaient pendus au bras de la croix qui s'étendait sur son territoire ; à l'autre bras on pendait ceux qui étaient du ressort du seigneur de Géorand.
Autour de cette cour de justice gravitaient naturellement des officiers, des greffiers, un tabellion. Tout cet appareil avait donné, pendant plus de trois siècles, à Usclades une importance bien supérieure à celle de Sainte-Eulalie.
Le village se trouvait sur l'une des plus anciennes voies de pénétration par le plateau, celle qui, depuis la vallée du Rhône, permettait d'accéder par Montpezat (« au pied des monts »), le col du Pal et Rivetort (rivus tortus, « ruisseau tortueux ») -aujourd'hui Rieutord-, au pays des Vellaves et des Arvernes.

église d'Usclades

Église d'Usclades

Lavoir

Lavoir restauré avec l'aide de la Sauvegarde

L'église

L'église d'Usclades se présente extérieurement comme une robuste construction de granit gris, de forme rectangulaire, couverte de lauzes. Elle est orientée et s'ouvre à l'ouest par un porche très simple dont l'arc en plein cintre est surmonté d'une croix. La façade occidentale se prolonge par un campanile à deux baies, pourvues chacune d'une cloche. À l'est, l'église fait corps avec l'ancien presbytère, longue construction bâtie dans le même matériau qu'elle ; il n'y a donc pas d'abside. Au nord se trouvait le cimetière, dans lequel subsistent quelques tombes abandonnées. On y ensevelissait autrefois les pélerins inconnus qui venaient à mourir alors qu'ils se rendaient à la Vierge d'Anis (au Puy) et qu'on ne pouvait transporter au cimetière paroissial de Sainte-Eulalie.
L'intérieur, également très simple, est formé d'une seule nef et de deux chapelles latérales, dont l'une abrite une belle statue de la Vierge. On remarque les vitraux posés en 2003 qui sont l'œuvre de Louis-René Petit, artiste qui réalisa aussi ceux des églises de Mazan et de Saint-Cirgues-en-Montagne, toujours à l’initiative du père J. Jouffre. L'un d'entre eux représente saint Blaise, les autres sont abstraits.

À proximité immédiate de l'église se trouve un lavoir qui a été restauré avec l'aide de la Sauvegarde.

Historique

À la fin du xve siècle fut fondée, à l'emplacement de l'église actuelle, une chapelle dédiée à saint Blaise. Son fondateur était le fils d'un aubergiste d'Usclades, Jean Casalet, docteur de l'Université d'Avignon, vers laquelle l'abbé de Mazan qui avait remarqué sa vive intelligence l'avait orienté. Jean Casalet fut abbé de Sénanque, troisième fille de Mazan. Il obtint en 1486 l'autorisation de fonder cette chapelle de la part de l'évêque de Viviers et de celle du curé de Sainte-Eulalie, paroisse dont dépendait Usclades.
Mais le travail avança moins vite que prévu, puisque 18 ans après la signature de l'acte de fondation, le 15 mars 1504, un nouvel acte fut conclu entre l'abbé Jean Casalet et son neveu Pierre, acte par lequel était prévu un campanile de deux cloches ; l'abbé de Sénanque donnait une somme de 40 florins d'Espagne et prévoyait une dotation de 15 bêtes à cornes. En 1666, une pieuse femme d'Usclades, dernière descendante de la famille Casalet, dota la chapelle d'une petite cloche que l'on peut encore voir au campanile. Son mari, le procureur Bernard, fit construire la cure.
L'édifice a subi d'importantes transformations au xixe siècle. En 1824, le maire fit élever la chapelle de la Vierge et le porche actuel, ouvert dans la façade occidentale, remplaça la porte primitive qui donnait au nord sur le cimetière.

La chaumière de Teste Partide

Chaumière de Teste Partide

Chaumière de Teste Partide

En bordure du village d'Usclades, à moins de 500 mètres de l'église, se trouve la chaumière de Teste Partide, belle bâtisse au toit de genêt à quatre pentes que la Sauvegarde contribue à préserver, en liaison notamment avec l'association Liger.
On en trouvera la présentation sur notre page consacrée aux toits de genêt de la Montagne.

En souvenir de Régis Sahuc

Notre visite fut l'occasion de rappeler qu'au-dessous de cette chaumière se trouve la maison natale de l'écrivain Régis Sahuc (1920 - 2009) dont l'œuvre, fortement inspirée par son terroir, le « pays de la burle », en a largement franchi les frontières.
Il est intéressant de noter au passage que, lorsque cet enfant d'Usclades est venu au monde, au début du xxe siècle, la majorité des fermes de la Montagne étaient couvertes de genêt ou de lauzes. Quel changement en un siècle !

Note

1- Malartre (François) et Carlat (Michel), Visites à travers le patrimoine ardéchois, Société de Sauvegarde des Monuments anciens de l'Ardèche, 1982 (d'après Régis Sahuc).

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